Yeshua nous parle bien plusieurs fois d’accomplissement :
— « Les temps sont accomplis, le Royaume de Dieu est tout proche ! » (Les premiers mots attribués à Yeshua dans l’Évangile selon Marc (1 :15))
— « Quand l'accomplissement du temps est venu, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme, [et] soumis à la Loi. » (Épîtres aux Galates, chapitre 4 :4)
— « Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes ; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu’à ce que tout soit arrivé. (Évangile selon Matthieu, 5 :17-18)
Des explications concernant ce précieux dernier passage. Yeshua, en n’abolissant pas la Loi mais en l’accomplissant, s’inscrit naturellement dans la lignée de Moshe (Moïse).
Sa seconde phrase peut bien faire allusion à l’alignement, relatif au Ciel et à la Terre qui « ne passeront point » et à la Loi qui se poursuit au-delà de l’énergie de Youd — la 10e lettre de l’aleph-beth, la plus petite mais la plus puissante, d’où le « iota » cité (version latine de Youd) et l’allusion, encore, aux Dix Commandements.
Précisons que Youd nous amène à distinguer nos envies et nos besoins, accorder notre volonté à la nécessité. D’ailleurs, vouloir vraiment ce qu’il y a de mieux pour moi, c’est me fier à mes besoins, pas à mes envies.
Youd se rapporte aussi aux notions de destin, de karma. Analogie avec la 10e lame du tarot de Marseille, La Roue de Fortune, dont le bas du dessin de la version Mucha intègre un sablier, symbole associé à la fois à la Merkabah et au temps qui passe donc à la durée, au destin.
De plus, après Youd, puisque pas même un Youd « ne disparaîtra […] de la loi […] jusqu’à que tout soit arrivé », vient Kaph dans l’aleph-beth. C’est donc la 11e lettre (maître nombre) de l’aleph-beth symbolisant aussi l’accomplissement, mais ici (pour être précis) dans la maîtrise de soi. N’oublions pas, au passage, la Parabole des ouvriers de la onzième heure (tirée de l’Évangile selon Matthieu), de laquelle nous pouvons retirer des informations concernant l’évolution de l'Âme, son ascension et des associations entre le destin des grands prophètes bibliques et les chemins de vie karmiques. (Les premiers seront les derniers, et les derniers les premiers)
Kaph, pour en revenir à elle, c’est l’épanouissement et la manifestation de la puissance de Youd. Ainsi, si Youd représente une main, Kaph est la main tendue, prête à recevoir. Kaph, c’est l’accueil. Son énergie nous rappelle qu’être spirituel c’est savoir accueillir. Et ce, non seulement ce qui nous traverse (et le transcender s’il faut) mais aussi autrui, dans son unicité. C’est, autrement dit, l’accueil de soi, de sa lumière, et des autres, afin de les éclairer.
Et s’il faut que tout arrive, allons au bout de l’aleph-beth avec sa 22e (autre maître nombre) et dernière lettre, Tav, qui symbolise :
— le Sceau divin, la perfection dans le sens de l’aboutissement de la Création et la totalité des choses créées ; autrement dit, la Création ayant atteint sa complète croissance donc étant terminée, enveloppée et structurée ;
— la réalisation de l’unité et de la totalité de l'univers et des attributs divins ;
— le rayonnement à travers les 4 éléments de la nature, le retour à l’unité de la source des 4 fleuves sortant de l’Eden (la présence du chiffre 4 se justifie par la valeur guématrique de Tav qui est 400).
Cela ne vous fait pas penser à l’origine du monde adamique ? Et si, compte tenu des distorsions créées à partir de l’énergie luciférienne de séparation, la finalité du projet christique — à travers la parole de Yeshua et, plus largement, du Nouveau testament — n’était pas le retour à la Source et, plus exactement, la recréation du jardin d’Eden ?
Tav dans sa forme éclatée se compose, au fait, d’un Tav et d’un Vav valant 400 et 6, dont la somme fait 406, valeur du mot hébreu atha signifiant toi. Arrivé en Tav, il y a alors reconnaissance mutuelle d'Aleph et de Tav, donc de la toute première lettre et de la toute dernière lettre de l’aleph-beth. (Antoine Céleste, le tableau ci-contre s'appelle Adam et Eve au paradis terrestre, de Johann Wenzel Peter