13/L’Arcane sans nom, c’est une transformation, voire une rupture, profonde (et positive, si la lame est tirée à l’endroit). Cette transformation, c’est, en alchimie, la transmutation. Il y a alors séparation de l’inutile, du superflu, des idées préconçues donc épuration ; autrement dit, nettoyage, balayage, fauchage (d’où le personnage squelettique sur la lame avec sa faux). Avec cet arcane, nous voyons au-delà des apparences pour nous diriger vers la vérité. Il est possible, alors, que nous ayons de nouvelles croyances. N’est-ce pas ce que Moïse a inculqué au peuple d’Israël lorsqu’il a reçu la Loi ? Les prophètes qui l’ont, d’ailleurs, succédé — je pense à ceux qui ont voulu chasser le détournement de leur peuple par sa croyance en le dieu Baal — ne devaient-ils pas s’en remettre à l’énergie décrite à travers la lame en question ?
Le Mat représente :
— le déplacement à pied, le voyage. Le personnage du Mat avance en marchant devant lui, prêt à découvrir le monde, comme Yeshua a parcouru bien des villes afin de répandre la parole divine, et accomplir ses miracles. Avec Le Mat, comme avec Yeshua, nous avançons, nous allons de l’avant, nous connaissons le vrai sens de la liberté, en nous reconnectant à notre essence — l’élan est puissant. Et, en parlant de liberté, si Myriam de Magdala et Yeshua se sont mariés, nous pouvons facilement imaginer que l’anneau qui les lie prend sa symbolique dans les propos suivants, trouvables dans l’Évangile de Marie, d’Anne Pasquier, et correspondant parfaitement à l’union entre basherts : « L'anneau au doigt est symbole d'une alliance, jamais d'une dépendance. Or il ne peut y avoir alliance qu'entre deux libertés qui, par leur vie commune, auront à se conduire l'une l'autre vers leur propre autonomie, maturité et indépendance. » Enfin, la liberté se conquiert parfois dans la rébellion. Le Christ est révolutionnaire comme le personnage du Mat est éventuellement rebelle.
Le chien qui lui chatouille le derrière peut représenter le dieu Anubis, dieu égyptien des Morts. Il peut être là pour rappeler au Mat — comparable à Adam ou encore à Jésus — la part pré-adamique contenue dans l’être humain, dit adamique. Car l’esprit de ce dernier, avec son ego, découlant de l’énergie de distorsion elle-même issue de l’ère archangélique, a d’abord traversé l’ère pré-adamique.