J'aborde ici les Noces de Cana, épisode biblique (Évangile selon Jean) durant lequel, grâce à Yeshua, l’eau est « devenue vin » (dixit les traductions classiques du texte en question).
Transformer l’eau en vin, c’est ajouter, à l’eau, du raisin et de l’alcool. Nonobstant, relevons-y, pour commencer, un signe de plaisir festif donc d’abondance.
D’abord, il n’existe pas que l’abondance matérielle. Il existe aussi l’abondance spirituelle. La transformation de l’eau en vin nous enseigne la vertu de cette seconde abondance, reposant sur :
— dans un premier temps, la différenciation entre nos besoins et nos en-vies. D’où le discernement. C’est l'Esprit du haut (nommé l'Esprit tout court à la suite de cet article) qui nous fournit la conscience du besoin au sens large, l’Esprit du bas (l'esprit physique donc relié au corps physique) les besoins les plus élémentaires et matériels, l’ego les envies. Si un besoin est matériel, il appelle simplement à des conditions de vies décentes. Dans tous les cas, nul besoin contourne la simplicité ni la sobriété. Et cela n’entre pas en contradiction avec l’abondance absolue. Au contraire ;
— dans un second temps, l’aspiration à nos besoins, pas à nos envies ;
— dans un troisième temps, la faculté à faire ce dont on a besoin quand on a envie. C’est métaphorique mais c’est à partir de là que nous sommes dans l’abondance. Nous savons nous contenter de ce que nous avons car nous avons vraiment ce dont nous avons besoin. De là, la vie est fluide, comme le bon vin l’est. Nous savons être dans la joie la plus enfantine. Yeshua ne nous dit-il pas d’être comme des enfants ?
N'omettons pas une chose essentielle : notre besoin de se sentir aimé inconditionnellement. Ainsi, en m'alignant, en aspirant à mes besoins, j'attire à moi cet amour inconditionnel (associé à l'Esprit) que je vais davantage savoir véhiculer et, à la fois, recevoir.
Revenons maintenant à cette affirmation : transformer l’eau en vin, c’est ajouter, à l’eau, du raisin et de l’alcool.
Parlons d’abord du raisin. Comparons-le au croyant et, plus exactement, à sa foi. Dieu, en tant que vigneron bénissant sa vigne, récolte les fruits de son travail. C’est le temps des vendanges. En prenant soin de la vigne, en nous remettant donc à la parole de Yeshua, nous favorisons notre communion avec notre Père qui est dans les Cieux.
La récolte et la pression des grappes avec délicatesse et attention afin de séparer le bon jus des morceaux de bois, de la peau et des pépins de raisin peuvent être comparées au nettoyage karmique. Lire cet article sur le karma (l'énergie de distorsion).
L’alcool lui-même représente ce dernier. Ainsi, le bon jus de raisin est l’expérience transcendée. Sa fermentation est l’augmentation du récipient de lumière de notre corps énergétique le plus élevé, qu’on appellera ici Corps de lumière, abritant notre Esprit et situé dans les étoiles, dans cet univers créé par le Créateur divin.
« Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres car le vin nouveau fait rompre les outres, il se répand et les outres sont perdues. Mais il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves. Personne, après avoir bu du vin vieux ne veut du nouveau, car il dit : C’est le vieux qui est bon. » (Évangile selon Luc) Les outres, ce sont les Corps de lumière, le vin leur taux de lumière.
Ce passage rappelle :
— l’incapacité, pour un Esprit, de voler le travail énergétique, spirituel au sens large, d’une autre Esprit grâce à l’existence de la particule divine ;
— que plus le vin est vieux, plus nous sommes censés être dans la sagesse, entendue ici comme la bienveillance, l’empathie, le service des autres.
À préférer le vieux vin au nouveau, nous savons être conservateurs — dans le sens : raisonnables — tout en sachant être dans l’excitation. Nous savons reconnaître que certaines choses sont meilleures avec le temps quand d’autres restent éphémères (le temps ne les aide pas).
Aimer le vieux vin, c’est reconnaître plus que jamais nos besoins plutôt que chercher à assouvir nos envies, qui nous feraient agir de façon déconsidérée, changer souvent de vin ou consommer rapidement, sans prendre le temps d’apprécier les bonnes choses.
Enfin, souvenons-nous que Yeshua, à son dernier repas avant sa crucifixion, transformera le vin en sang. Il dit : « Buvez-en tous, car ceci [« ce fruit de la vigne »] est mon sang, le sang de l'alliance. » De l’eau au vin, du vin au sang, Yeshua a alors bel et bien accompli la Loi. D’où l’allusion à l’alliance. Moïse, en son temps, a déjà transformé l’eau en sang (relire le Livre de l’Exode, chapitre 7).
Nous pouvons comparer le lien eau-vin-sang avec le lien peur-paix-amour évoqué que j'évoque quelquefois.
Notons qu’à la suite de ces derniers propos, tirés de l’Évangile selon Matthieu, Yeshua dit : « Je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu'au jour où j'en boirai du nouveau avec vous dans le royaume de mon Père. » Ce royaume n’est-il pas celui de la Paix éternelle ? Antoine Céleste